Page 12 - LIdéephile_2012-11

Version HTML de base

Page 12
L’idée
Phile
CHRONIQUE
TIC
Les technologies de rétroaction instantanée
en classe
La bonne vieille méthode de la
main levée est toujours aussi effi-
cace : « Qui connaît la réponse? Le-
vez la main! » Pour ceux qui aiment
varier, les technologies récentes
offrent des alternatives à la fois lu-
diques et pédagogiques aux ques-
tions auxquelles on répond à main
levée ou avec des cartons de cou-
leur.
Les technologies de rétroaction
instantanée permettent d’évaluer
en temps réel (synchrone) la com-
préhension des étudiants. De nom-
breuses études documentent la va-
leur pédagogique de la rétroaction
instantanée en classe. Par une méta-
analyse, des chercheurs ont démon-
tré que leur utilisation contribuait à
améliorer les résultats scolaires, à
augmenter la participation des étu-
diants et qu’elle pouvait être utilisée
dans le cadre des approches péda-
gogiques actives.
La rétroaction peut être sollicitée
en tout temps, que ce soit en début
de cours comme rappel des connais-
sances antérieures, durant la leçon
dans une pédagogie active ou pour
recueillir les questions des élèves, à
la fin du cours comme retour sur la
matière apprise ou lors de révisions
en classe. En compilant les réponses
des élèves, il est possible de dres-
ser un portrait des notions acquises
par les élèves et de peaufiner des
interventions pédagogiques mieux
ciblées.
Voici trois technologies
intéressantes :
1- Télévoteurs :
Il s’agit de manettes qui, reliées à
un ordinateur, permettent de capter
et de sauvegarder instantanément
(anonymement ou non) les réponses
des étudiants à une ou des ques-
tions soumises en classe. L’avantage
est que chaque étudiant a sa ma-
nette. L’ennui est l’objet en soi. Il faut
réserver le sac de manettes, aller le
chercher (volumineux), l’apporter en
classe et ensuite, bien évidemment,
le rapporter. (Le collège possède
deux trousses de 36 manettes que
vous pouvez réserver au poste 419.)
2- M e s s a g e s
textes—cellulaires:
On connait l’engouement des cé-
gépiens pour les cellulaires. Pourquoi
ne pas s’en servir à des fins pédago-
giques? La politique adoptée en Com-
mission des études permet justement
cet écart à la règle. Il est important de
demander aux étudiants s’ils ont un
forfait de textos illimités pour ne pas
les obliger à défrayer le coût des mes-
sages et, puisqu’ils ne possèdent pas
tous un cellulaire, on doit proposer
aux étudiants de travailler en équipe.
Le site que je vous recommande est
Il est gratuit
(jusqu’à 40 utilisateurs). L’enseignant
se crée d’abord un compte et rédige
ses questions. Elles seront ensuite ac-
cessibles aux étudiants au moment
opportun sur le Web ou par message
texte. L’étudiant doit envoyer sonmes-
sage texte au numéro fourni en guise
d’adresse et inscrire sa réponse. Il faut
prévoir quelques questions pour per-
mettre aux étudiants de se familiariser
avec cette façon de voter.
3- Applications
pour tablettes ou
iPod Touch et les
téléphones intelli-
gents :
Cette méthode est certainement
la plus conviviale et sera la voie du
futur avec l’avenue des tablettes nu-
mériques. En attendant ces quelques
années qui nous séparent de l’inva-
sion (probable) des tablettes numé-
riques, il est possible de demander
aux étudiants qui possèdent des
appareils intelligents de les apporter
en classe. Je vous propose l’applica-
tion Socrative. Il s’agit d’une applica-
tion gratuite et relativement facile à
utiliser. L’enseignant n’a pas besoin
d’avoir une tablette pour créer ses
questions. En se rendant sur le site
, on crée un compte
pour lequel un numéro de classe
est associé. Grâce au réseau sans fil,
l’étudiant télécharge en classe l’ap-
plication «Socrative Student» et ins-
crit le numéro de la classe pour ac-
céder aux questions.
En conclusion :
L’utilisation des
technologies de rétroaction instan-
tanée demande un temps d’appro-
priation et de préparation de la part
de l’enseignant. Celui-ci est grande-
ment compensé lorsque la maîtrise
de l’instrument est acquise, car elle
favorise une participation active de
l’étudiant. L’accent ne doit pas être
sur l’outil, mais comment l’outil peut
aider à l’apprentissage des élèves.
Utilisé correctement, il dynamise un
cours; autrement, il peut également
ralentir le cours. Comme toujours, il
faut que la technologie soit au ser-
vice de la pédagogie et non l’inverse.
Michèle Deshaies
Conseillère pédagogique