Journal L'oisif - Printemps 2019

2 éditorial SIMON DESBIENS Rédacteur en chef ÉDITORIAL Libérez-nous Laissons- les être les politiciens qu’ils doivent être. C’est leur travail. » L e 11 mars 2019, la députée Catherine Fournier quitte le Parti québécois. Elle devient députée souverainiste indépen- dante, se détournant du parti qui l’a portée au pouvoir dans la circons- cription de Marie-Victorin. Bien que la critique négative prévisible fasse douter de la pertinence de son geste, son geste vient rappeler un point important aux électeurs ; un rappel qui suggère que les idées po- litiques n’ont pas à être centralisées dans quatre partis ; un rappel qui clame que les politiciens ont droit à leurs propres réflexions ; un rappel qui permet cette même liberté de pensée à tout le monde, pour le bien de sa société. Il faut d’abord savoir que, concer- nant la carrière de la politicienne, l’idée, l’intention derrière ce geste, importent peu. Ce qui compte, c’est qu’elle vient probablement de saboter, par elle-même, son avenir politique. Cependant, à un niveau plus global, le geste prend son importance. Au Québec, la tradition politique a toujours tourné autour de deux ou trois partis. Les gens votent pour des collectifs sensiblement centristes, aux idées qui ne font souvent que s’opposer pour le bien de la récolte d’électeurs. Qui a réellement déjà lu le programme politique d’un parti, pour voir les bases de ses positions ? Qui a déjà pris la peine d’écouter les idées du représentant de sa circonscription avant celles de son premier mi- nistre ? Qui a déjà pris la peine de voir plus loin que le bout de son nez ? Pourtant, on élit des représen- tants. On se rallie derrière une personne qui agit pour notre bien, qui a souvent peu de pouvoir, car elle appartient à un parti qui lui impose une position. Pourquoi ne pas laisser les politiciens, les ouvriers de notre bonheur social, construire leurs propres idées? Parce que 125 têtes valent bien mieux qu’une. Arrêtons de les limiter derrière des chefs poli- tiques qui œuvrent souvent pour la continuation de leur propre pouvoir. Laissons-les être les po- liticiens qu’ils doivent être. C’est leur travail. Le conseil vaut aussi pour chacun de nous. Pourquoi se limiter à appuyer un parti, sans essayer de comprendre, sans oser s’opposer à une décision qui nous dérange, sans être soi-même un politicien? Devenons, nous aussi, les archi- tectes de notre propre société. Informons-nous plus loin sur les mouvements politiques que nous suivons. Affirmons-nous en tant que penseurs, au-dessus des gens qui pensent mieux penser que nous. Surtout, amusons-nous, dans l’exercice de notre pouvoir, droit et privilège, celui du citoyen de participer à la vie politique. Catherine Fournier, députée indépendante de la circonscription de Marie-Victorin Photo tirée de Facebook SOMMAIRE Actualités 3 à 11 Arts et culture 12 à 17 Sports 18 et 19 « L’oisiveté est la mère de la philosophie » – Thomas Hobbes Le terme oisif, dérivé de l’oisiveté, est d’abord associé à la paresse. Pourtant, dans la Grèce Antique, l’oisiveté avait une tout autre définition: elle était associée au temps libre du citoyen. Selon Sénèque, l’oisiveté permettait avant tout de se reposer, de méditer et surtout, de s’informer. De toute façon, qu’y a-t-il de mal à faire preuve d’un peu de paresse? Cette deuxième édition de L’Oisif est le fruit du travail d’étudiants en Arts, lettres et communication qui ont relancé à l’automne le journal étudiant du Cégep de Chicoutimi. La dernière édition du journal étudiant avait alors été publiée en 2009, sous le nom de La grenouille . Pour nous joindre: journal@cchic.ca

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