Journal L'oisif - Printemps 2019
11 actualités de la société Par exemple, si on utilise habi- tuellement « les lycéens » pour désigner les élèves en général, avec cette nouvelle règle, cela irait comme suit : les lycéennes et les lycéens (le deuxième « n » de lycéennes ayant la priorité sur le « s » de lycéens). Cela semble assez facilement applicable…à l’écrit. Car, qu’en est-il à l’oral ? Il est quasiment impossible de classer alphabétiquement des termes à une vitesse telle que cela rentrerait dans les conver- sations que nous tenons tous les jours, soulève-t-il. L’ÉCRITURE INCLUSIVE Pour aller un peu plus loin que ces intérêts d’usage du féminin et du masculin, il est de plus en plus question d’utiliser une fa- çon d’écrire non genrée : c’est l’écriture inclusive, ajoute le linguiste. Si cela semble impen- sable, il s’agit pourtant d’une chose tout à fait normale dans plusieurs langues, dont l’an- glais et le suédois, pour ne citer qu’elles. En français, cela consiste à uti- liser des termes épicènes (non genrés) comme « mannequin », « membre », « élève », ou à uti- liser le fameux « point médian » comme « les agent.e.s » ou en- core certains pronoms comme « iels » (amalgame de ils et elles), « toustes » (tous et toutes) et « celleux » (ceux et celles), qui émergent doucement. Cependant, là encore, certaines limites se dresseraient, expose le professeur Vincent Arnaud. Comment les correcteurs or- thographiques géreraient-ils le point médian ? Les systèmes informatiques seraient entière- ment à revoir et pour cela il faut que cet usage soit repris par une majorité de locuteurs. « La féminisation et l’écriture inclusive sont des choses inté- ressantes », explique le profes- seur Vincent Arnaud. « Pour moi cela signifie que la langue bouge, qu’elle est vi- vante. Je n’ai aucun parti pris dans ce débat, en tant que lin- guiste je ne peux que me conten- ter d’observer ce qui se passe », conclut-il. SAVIEZ-VOUS QUE ? Il est de plus en plus question d’utiliser une écriture non genrée. Les épicènes (non genrés) comme « mannequin », « membre », « élève » et les pronoms tels que « iels » (amalgame de ils et elles), « toustes » ( tous et toustes), « celleux » (ceux et celles) émergent doucement dans le vocabulaire de certains. La féminisation du mot « auteur » a été acceptée par l’Académie française. Il peut ainsi être écrit « auteure », un terme déjà utilisé au Québec, ou encore « autrice ». Photo Gabrielle Boutin Photo tirée du site Unsplash.com
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